Le Réseau d’observation des eaux côtières du Pacifique insulaire est un réseau de capteurs de température, pression, salinité dans le domaine côtier tropical principalement dans le Pacifique Sud pour le suivi à long terme du changement climatique et de ses effets sur l’état des récifs coralliens et de leurs ressources. ReefTEMPS a été créé en 2010 et est labellisé Service National d’Observation (SNO) au sein de la Commission Spécialisée Océan-Atmosphère (CSOA).
Cinq structures contribuent à son maintien selon les zones:
- IRD – ENTROPIE (Nouvelle‐Calédonie, Wallis et Futuna et Vanuatu),
- University of the South Pacific ‐ USP (Îles Fidji),
- la Communauté du Pacifique / Département des pêcheries – CPS (autres petits pays océaniens: Cook, États Fédérés de Micronésie, Îles Marshall, Iles Salomon, Kiribati, Nauru, Palau, Papouasie Nouvelle‐Guinée, Pitcairn, Samoa, Tokelau, Tonga, Tuvalu, Yap),
- la Direction de Ressources Marines – DRM – en Polynésie Française,
- l’Université de La Réunion – à La Réunion.
Les parcs d’instruments ainsi que le pré-traitement des données sont assurés par les équipes techniques :
- L’Unité d’Appui à la Recherche IMAGO de l’IRD pour la partie Pacifique,
- L’OSU-R pour l’océan Indien.
L’UMR MARBEC apporte un appui à la coordination du réseau en particulier pour la représentation au sein de l’IR ILICO et avec le pôle de données ODATIS de l’IR Data Terra, ainsi que pour l’appui au pilotage du système d’information, à l’archivage pérenne et au service de diffusion des données.
ReefTEMPS est donc un SNO largement mutualisé. Le réseau ReefTEMPS intègre des stations d’observations préexistantes pour certaines depuis 1958. Il a donc acquis de nombreuses séries de données décennales ou multi‐décennales, certaines dépassant 60 ans. Depuis 60 ans, 450 capteurs ont déjà enregistré plusieurs centaines de millions de mesures.
Les données sont accessibles librement via différents services web www.reeftemps.science/donnees/. Elles sont également archivées auprès du service Seanoe/Odatis/IR Data Terra ‐ (Varillon et al. doi:10.17882/55128) et (Liao et al. doi:10.17882/82291).
Historiquement implanté dans l’océan Pacifique, le réseau s’est étendu géographiquement vers l’océan indien, en 2021, avec l’implémentation d’une station à la Réunion dans le cadre d’une démarche de site transversal instrumenté inter-SNO soutenue par l’IR ILICO (Cordier et al. doi:10.26171/7pcx-vm26 ).
Le réseau s’est également engagé dans la mise en place d’innovations thématiques et technologiques avec
- la mise en place de bouées connectées équipées d’accéléromètres permettant de mesurer la houle en temps réel ;
- le déploiement d’un capteur de pH ;
- le suivi de paramètres en temps réel utilisant des technologies de l’IoT (Internet of Things) (Fiat et al. 2022) – visible sur la page temps réel : https://www.reeftemps.science/le-live/ ;
- l’automatisation des alertes de risques de blanchissement corallien par mail .
Ces nouveaux développements et déploiements du réseau se justifient par l’ampleur des programmes de recherche développés par les équipes du Pacifique et de l’Indien et correspondent à un engagement vers des objectifs plus opérationnels autour de la vulnérabilité des littoraux aux événements extrêmes tels que les vagues de chaleur et leurs impacts sur les écosystèmes ainsi que la surveillance et compréhension des surcotes extrêmes. Ces objectifs sont en liens étroits avec les préoccupations des pouvoirs publics autour de la prévention des risques littoraux.